Le film de Bazin

En 1958, au cours des mois précédant son décès, le célèbre critique de cinéma André Bazin débute un court métrage sur les églises romanes de la Saintonge qui n’a jamais vu le jour. Il reste des notes, des photos de repérage et un scénario dans lequel il affirme que « l’axe d’intérêt du film, son centre de gravité et d’équilibre, doit se situer dans l’actualité », qu’il s’agirait « d’expliquer le charme incomparable de ces églises dans la vie quotidienne saintongeaise moderne ». Dans ce film dédié au projet de Bazin, Pierre Hébert s’empare de cette prescription, tout en tenant compte des changements qui ont eu lieu depuis, tant dans le destin de plusieurs de ces églises, devenues attractions touristiques, que dans le cours de la vie rurale saintongeaise. Il entremêle images réelles, photographies, dessins et interventions animées dans une méditation sur le temps qui passe, sur un film jamais réalisé, sur la mort de Bazin, et sur les thèmes de la restauration et du devenir des ruines, de la vie quotidienne moderne qui se poursuit en résonance avec les vieilles pierres.