Doctors, Liars and Women : AIDS Activists Say No to Cosmo

Présenté en salle uniquement.

Ce film fait partie du programme Les 50 ans du Groupe Intervention Vidéo – GIV de la section FIFA Expérimental.

En 1990, j’ai amorcé des recherches pour la réalisation d’une vidéo sur les femmes et le VIH à Montréal et, en 1991, j’ai coréalisé Les autres avec Petunia Alves. Dès la fin des années 1980, j’ai vu plusieurs exemples de ce que j’ai commencé à identifier alors comme les « New York City AIDS Activist Tapes », lors de festivals de films gays et lesbiens. J’ai étudié ces bandes. Elles ont exercé une grande influence sur moi. L’une d’elles fut Doctors, Liars and Women : AIDS Activists Say No to Cosmo réalisée par Jean Carlomusto et Maria Maggenti. Le sentiment d’indignation et d’urgence qui se dégageait de leur vidéo était palpable.
Jean Carlomusto et Maria Maggenti apparaissent dans leur vidéo. Elles appartiennent à l’histoire qu’elles racontent. Des vidéos comme Doctors, Liars and Women sont réalisées à partir de l’intérieur. Les vidéos d’activistes du sida se caractérisent par le fait que les réalisateur.rices font partie d’un mouvement, qu’ils et qu’elles sont des activistes et des artistes. Ces vidéos sont souvent produites dans un climat d’urgence. Doctors, Liars and Women est née du désir de contrer le fait que, dans un article à l’attention des femmes publié dans le magazine Cosmopolitan, des informations erronées sur les rapports hétérosexuels risquaient de mettre en danger la vie des femmes. Le docteur Robert E. Gould, auteur de l’article, y est interrogé sur ses qualifications et sa méthodologie. Les réalisatrices de Doctors, Liars, Women emploient une tactique afin que le public les perçoive comme étant des activistes expertes. Carlomusto et Maggenti choisissent alors de s’identifier comme des activistes du sida.
Dans l’histoire du militantisme contre le VIH/​sida, je suis reconnaissante du fait que d’innombrables personnes ont acquis des connaissances approfondies sur des sujets tels que les médicaments, les options de traitement, les essais cliniques, les campagnes d’éducation et les tactiques de militantisme, parmi de nombreux autres domaines d’intérêt. Leur recherche et leur activisme ont sauvé des vies. Maintenant, lorsque je regarde Doctors, Liars and Women : AIDS Activists Say No to Cosmo, je ressens encore de l’émotion et de l’admiration. Lorsqu’un soi-disant expert se fait mettre en pièces par des personnes militantes qui se sont bien informées, c’est de toute beauté.
– Anne Golden, programmatrice invitée

Mot de réalisation :
En 1986, la très populaire revue américaine Cosmopolitan publiait un article totalement erroné, dans lequel on affirmait que les femmes ne pouvaient pas contracter le sida, même si leur conjoint était porteur du virus. Tournée pendant la campagne de protestation menée par les militantes de groupes d’action sur le sida, cette vidéo percutante réalisée par Jean Carlomusto et Maria Maggenti est un manifeste pour le droit à l’information.