
Présenté en salle uniquement.
Ce film fait partie du programme Les 50 ans du Groupe Intervention Vidéo – GIV de la section FIFA Expérimental.
J’ai vu pour la première fois le travail de Cathy Sisler lorsque j’étais étudiante, dans un cours d’histoire et théorie de la vidéo, il y a de cela presque 20 ans. Je commençais alors à travailler en vidéo et j’en explorais les possibilités. Le travail de Sisler était audacieux et étonnant, immédiat et sensible, à la fois ludique et dévastateur. Le regarder vous détruit : il annihile les structures sur lesquelles repose votre vision. Il vous laisse avec des questions lancinantes et vous propose une autre façon de vous reconstruire et de comprendre le monde. Lorsque j’ai pris connaissance de l’équilibre habile de ces propositions, j’ai été profondément impressionnée et interpelée. J’espère qu’à ma manière, je me trouve à reprendre ces enjeux et que je les travaille dans le même esprit. The Better Me, en particulier, rejoindra toute personne à qui l’on a dit que ce qu’elle vit n’était pas réel, mais qui sait mieux que quiconque.
The Better Me met à nu la vie psychique secrète de l’existence au quotidien. Sisler examine en profondeur la construction du soi et ce que signifie se mouvoir dans un corps genré. Utilisant le dispositif du double, elle explore les possibilités subversives du corps. Elle reprend la proposition que les images ont leur propre agentivité et pose des gestes étonnants qui interrogent ces limites, notamment en créant une copie grandeur nature de son image ainsi dédoublée et qui accompagne son moi public. Dans une prose affutée, elle construit un texte qui combine le style du publireportage et des enregistrements de séances chez une psy. Dit par Sisler, ce texte est mis en dialogue avec sa performance et la présentation d’un corps dans un espace public. L’artiste s’interroge : « Par quelle amputation virtuelle puis-je me libérer de cette dette et du système qui la monnaie ? » Elle nous amène jusqu’à la limite, là où le libre mouvement serait impossible, et elle présente une image qui rassure et permet de vivre autrement.
– Kim Kölle Valentine, programmatrice invitée
Mot de réalisation :
Il EST possible d’inventer quelqu’un qui sera avec soi toute la vie. […] Elle est là qui m’observe. Qui m’observe avec ces yeux. Un seul regard plongé dans ses yeux qui me regardent remet tout en question : tout ce que je fais, tout ce que je dis. […] Elle s’est inventée, séparée de moi, parce qu’elle savait que notre intégrité était en péril. À présent, notre séparation EST notre intégrité. Elle a le corps d’une adolescente en particulier : mon corps… à l’époque.
– Cathy Sisler [extraits de la narration en voix off de la vidéo The Better Me]
Ce film fait partie du programme Les 50 ans du Groupe Intervention Vidéo – GIV de la section FIFA Expérimental.
J’ai vu pour la première fois le travail de Cathy Sisler lorsque j’étais étudiante, dans un cours d’histoire et théorie de la vidéo, il y a de cela presque 20 ans. Je commençais alors à travailler en vidéo et j’en explorais les possibilités. Le travail de Sisler était audacieux et étonnant, immédiat et sensible, à la fois ludique et dévastateur. Le regarder vous détruit : il annihile les structures sur lesquelles repose votre vision. Il vous laisse avec des questions lancinantes et vous propose une autre façon de vous reconstruire et de comprendre le monde. Lorsque j’ai pris connaissance de l’équilibre habile de ces propositions, j’ai été profondément impressionnée et interpelée. J’espère qu’à ma manière, je me trouve à reprendre ces enjeux et que je les travaille dans le même esprit. The Better Me, en particulier, rejoindra toute personne à qui l’on a dit que ce qu’elle vit n’était pas réel, mais qui sait mieux que quiconque.
The Better Me met à nu la vie psychique secrète de l’existence au quotidien. Sisler examine en profondeur la construction du soi et ce que signifie se mouvoir dans un corps genré. Utilisant le dispositif du double, elle explore les possibilités subversives du corps. Elle reprend la proposition que les images ont leur propre agentivité et pose des gestes étonnants qui interrogent ces limites, notamment en créant une copie grandeur nature de son image ainsi dédoublée et qui accompagne son moi public. Dans une prose affutée, elle construit un texte qui combine le style du publireportage et des enregistrements de séances chez une psy. Dit par Sisler, ce texte est mis en dialogue avec sa performance et la présentation d’un corps dans un espace public. L’artiste s’interroge : « Par quelle amputation virtuelle puis-je me libérer de cette dette et du système qui la monnaie ? » Elle nous amène jusqu’à la limite, là où le libre mouvement serait impossible, et elle présente une image qui rassure et permet de vivre autrement.
– Kim Kölle Valentine, programmatrice invitée
Mot de réalisation :
Il EST possible d’inventer quelqu’un qui sera avec soi toute la vie. […] Elle est là qui m’observe. Qui m’observe avec ces yeux. Un seul regard plongé dans ses yeux qui me regardent remet tout en question : tout ce que je fais, tout ce que je dis. […] Elle s’est inventée, séparée de moi, parce qu’elle savait que notre intégrité était en péril. À présent, notre séparation EST notre intégrité. Elle a le corps d’une adolescente en particulier : mon corps… à l’époque.
– Cathy Sisler [extraits de la narration en voix off de la vidéo The Better Me]
Aussi présenté :
Mighty Niagara Film Fest, Canada (2024)
Projection spéciale d’œuvres cinématographiques et vidéo de la collection LUX, organisée par les étudiants du programme MA Artists’ Film & Moving Image, Angleterre (2018)
Rencontres internationales de vidéo de création et poésie électronique, France (1998)
Musée des beaux-arts du Canada, Collection permanente, Canada (depuis 1998)
Mighty Niagara Film Fest, Canada (2024)
Projection spéciale d’œuvres cinématographiques et vidéo de la collection LUX, organisée par les étudiants du programme MA Artists’ Film & Moving Image, Angleterre (2018)
Rencontres internationales de vidéo de création et poésie électronique, France (1998)
Musée des beaux-arts du Canada, Collection permanente, Canada (depuis 1998)
Réalisation | Cathy Sisler |
Montage | Cathy Sisler |
Caméra | Miriam Sampaio, Cathy Sisler |
Mixage | Cathy Sisler |
Séance
• Université Concordia - J.A. de Sève, LB-125, Pavillon J. W. McConnell
Samedi 22 mars 2025, 15:00 — 15:53
Réalisation
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Cathy Sisler
Originaire du Wisconsin (États-Unis) et installée au Canada depuis 1965, Cathy Sisler était vidéaste, musicienne, performeuse, peintre et écrivaine. Dans les années 1990 et au début des années 2000, elle développe différents personnages dont la Femme toupie (Spinning Woman), la Femme qui titube (Staggering Woman) et la Femme qui tombe (Falling Woman). L’ensemble de son œuvre pose la question d’une fragilité à approfondir par la notion de double et de corps marginalisé. Elle a reçu le Prix du jury du Festival du cinéma et des nouveaux médias (Montréal, 1997), et une mise en nomination pour la meilleure vidéo aux 16e Rendez-vous du cinéma québécois (Montréal, 1997). Sa vidéo The Better Me (1995) fait partie de la collection permanente du Musée des beaux-arts du Canada. Dans les dernières années de sa vie, Cathy Sisler travaillait pour Start Me Up Niagara, un refuge pour les sans-abri, où elle collaborait avec l’Art Garage, un espace où les gens de la rue sont invités à créer, faire de l’art et s’exprimer sans contraintes ni jugement.
Notes biographiques fournies par l’équipe du film
Notes biographiques fournies par l’équipe du film
Lullabye For The Almost Falling Woman (1996)
Mr. B. (1994)
Aberrant Public Speaking (1994)
Aberrant Motion #1 (1993)
Mr. B. (1994)
Aberrant Public Speaking (1994)
Aberrant Motion #1 (1993)