
Si Georges Méliès avait un·e héritier·ère moderne, ce serait évidemment Michel Gondry !
“Michel Gondry : Do It Yourself” nous offre ici un portrait intime et captivant d’un artiste visionnaire qui a révolutionné le monde des clips musicaux et du cinéma. Célèbre pour son style visuel excentrique, il est devenu une figure incontournable après avoir collaboré avec des icônes mondiales telles que Björk, Daft Punk, ou encore The Rolling Stones. Son approche presque autodidacte du cinéma a fait de lui une référence de l’industrie du cinéma, lui permettant de remporter un Oscar pour le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Ce documentaire, réalisé par François Nemeta — qui a travaillé en tant que directeur de la photographie avec Gondry depuis de nombreuses années — offre une immersion dans l’univers éclectique de ce créateur. Avec des interventions de personnalités telles que Kylie Minogue (chanteuse pop), Beck (multi-instrumentiste), Jack White (musicien), Spike Jonze (réalisateur), et Charlotte Gainsbourg (actrice et chanteuse), ce documentaire rare nous offre un aperçu privilégié du monde de Gondry. Michel Gondry : Do It Yourself nous emmène dans l’univers singulier d’un artiste qui n’a de cesse de repousser les frontières de la créativité visuelle.
Par le réalisateur de In Bed with Michel Gondry (2023).
Mot de la réalisation :
Tout commence comme un doc intimiste “In Bed With Michel Gondry”. Nous partons à sa rencontre, et très vite nous l’emmenons, avec sa complicité, dans un trip surprenant et ludique, aux allures de “cadavre exquis” visuel. De séquence en séquence se succèdent les rencontres entre Michel Gondry et intervenants, autour de discussions thématiques. Chaque discussion prend une forme différente et créative : surréaliste, poétique, musicale, décalée, ou pseudo-scientifique. Ces entretiens filmés en France, aux États-Unis ou en Islande seront mis en scène avec une bonne dose d’humour, une part de dérapage incontrôlé – un tremblement créatif enthousiasmant ! Pour ce faire je veux mettre en place une exploration chrono-thématique de l’univers créatif de Gondry, où Michel sera présent et activement mis en scène. Il pourra ainsi passer d’un lieu à un autre sans prévenir, via des transitions visuelles étonnantes (ellipses inattendues, changements de lieux impromptus, irruptions d’images paradoxales), où la réalité glissera pour laisser apparaître le rêve et la magie. Nous nous apprêtons à observer un animal étonnant, chez qui la créativité est toujours en éveil, prête à bondir, et nous devons nous tenir prêts à la saisir ! La simplicité du dispositif et notre proximité amèneront naturellement des digressions, des apartés, des moments comiques ou inattendus. Je sais que Michel se prêtera au jeu avec malice et sera un complice de choix. Par ailleurs, je lui mettrai entre les mains une petite caméra Bolex 16mm qui lui permettra de filmer lui-même pendant le tournage de notre documentaire. Michel connaît par cœur cette caméra et l’utilise très souvent. Ses prises de vues viendront boucler le film sous forme d’un générique de fin inédit, libre et créatif, signé Gondry. Nous utiliserons également les archives innombrables et jouissives à notre disposition : extraits de films, clips, courts-métrages mais aussi des archives inédites et interviews d’artistes qui ont travaillé avec lui. Michel est un caméléon : il est capable, avec talent, de se saisir de multiples formes cinématographiques, des plus grosses productions blockbusters, au film documentaire le plus intimiste, au film d’animation de papier découpé ou au road-movie déjanté avec des amateurs. Je veux montrer dans ce documentaire cette habilité de Gondry à embrasser tous les genres avec toujours l’obsession de surprendre le spectateur et de l’emmener là où il ne l’attend pas. Est-il utile de préciser que dans cette proposition documentaire je ne verserai jamais dans l’imitation de l’inimitable style « gondrien » ? Ma proposition formelle sera certes en écho très direct avec le portrait de Michel et son univers, mais sera personnelle et issue de ma propre sensibilité de réalisateur. Je suis impatient de faire partager l’humour, la singularité et la créativité de Michel Gondry, et de mettre en lumière ses valeurs généreuses, d’humilité et d’humanité, mais mon histoire est liée à Michel et c’est parce que j’en ai un aperçu intime que je ne veux surtout pas faire un film hagiographique. J’ai grandi professionnellement aux côtés de Michel. J’ai l’intention de faire un film avec, plutôt qu’un film sur. En 1990, je termine mes études de cinéma, tout en dévorant, tard dans la nuit, les clips sur les chaines musicales. C’est la grande époque de MTV et la France n’existe pas vraiment sur cette planète. Une nuit, un groupe français me tape pourtant dans l’œil : Oui-Oui. Ni variété franchouillarde, ni rock dépressif, les Oui-Oui chantent en français sans essayer de singer les Américains. Et leurs clips sont réellement originaux, composant un univers unique. Je me souviens précisément du premier concert où je suis allé les voir : j’avais traversé toute la région parisienne pour les rencontrer. Nous avions rapidement sympathisé et je leur avais demandé qui faisait leurs clips. Le batteur du groupe, plutôt en retrait jusqu’ici, m’avait répondu : « C’est moi ». J’avais compris que je ne réaliserai jamais leurs clips mais je venais de rencontrer Michel Gondry. Le courant était bien passé entre nous et, quelques semaines plus tard, nous créions ensemble un fan-club et éditions un petit fanzine, Oui-Oui are the World. Ce fanzine était constitué de romans photos faits maison et de drôles d’interviews. L’ensemble cultivait un goût certain pour l’absurde et la fantaisie. Après avoir terminé mes études de cinéma, je suis retourné voir Michel et je suis peu à peu devenu son assistant. Cette aventure a duré plusieurs années, durant lesquelles j’ai vécu à ses côtés la réalisation de certains de ses clips les plus marquants : Björk / Human Behaviour, Bachelorette – Rolling Stones / Like a Rolling Stone – Massive Attack / Protection – Daft Punk / Around the World. Puis je suis à mon tour devenu réalisateur, notamment de clips, tandis que Michel est devenu l’un des plus grands créateurs de sa génération, recevant même l’Oscar du scénario original pour le film « Eternal Sunshine of the Spotless Mind ». Comment le jeune batteur de Oui-Oui que j’ai connu il y a trente ans est-il devenu l’un des créateurs les plus prolifiques de l’époque ? Comment a‑t-il réussi à s’imposer à Hollywood sans jamais renoncer à son style reconnaissable entre tous ? Quelle est la part de rêves et d’enfance indélébile qui semble éternellement revenir dans ses œuvres ? Et quelle utopie en action se niche dans les créations d’un homme qui peut réaliser un film de super-héros à Hollywood (« Le Frelon vert ») puis adapter un roman réputé inadaptable de Boris Vian (« L’Écume des jours »), qui peut tourner un documentaire sur sa tante institutrice dans les Cévennes (« L’épine dans le cœur ») puis poursuivre une Conversation animée avec Noam Chomsky à New York, avant de prendre ses ciseaux pour réaliser un mini-film d’animation pour Instagram ? Timide, pudique, Michel est longtemps resté caché derrière sa caméra. Il est temps aujourd’hui de la braquer sur lui, avec sa complicité active.
- François Nemeta
En présence du réalisateur François Nemeta les 13 et 16 mars à Montréal et le 14 mars à Québec.
“Michel Gondry : Do It Yourself” nous offre ici un portrait intime et captivant d’un artiste visionnaire qui a révolutionné le monde des clips musicaux et du cinéma. Célèbre pour son style visuel excentrique, il est devenu une figure incontournable après avoir collaboré avec des icônes mondiales telles que Björk, Daft Punk, ou encore The Rolling Stones. Son approche presque autodidacte du cinéma a fait de lui une référence de l’industrie du cinéma, lui permettant de remporter un Oscar pour le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Ce documentaire, réalisé par François Nemeta — qui a travaillé en tant que directeur de la photographie avec Gondry depuis de nombreuses années — offre une immersion dans l’univers éclectique de ce créateur. Avec des interventions de personnalités telles que Kylie Minogue (chanteuse pop), Beck (multi-instrumentiste), Jack White (musicien), Spike Jonze (réalisateur), et Charlotte Gainsbourg (actrice et chanteuse), ce documentaire rare nous offre un aperçu privilégié du monde de Gondry. Michel Gondry : Do It Yourself nous emmène dans l’univers singulier d’un artiste qui n’a de cesse de repousser les frontières de la créativité visuelle.
Par le réalisateur de In Bed with Michel Gondry (2023).
Mot de la réalisation :
Tout commence comme un doc intimiste “In Bed With Michel Gondry”. Nous partons à sa rencontre, et très vite nous l’emmenons, avec sa complicité, dans un trip surprenant et ludique, aux allures de “cadavre exquis” visuel. De séquence en séquence se succèdent les rencontres entre Michel Gondry et intervenants, autour de discussions thématiques. Chaque discussion prend une forme différente et créative : surréaliste, poétique, musicale, décalée, ou pseudo-scientifique. Ces entretiens filmés en France, aux États-Unis ou en Islande seront mis en scène avec une bonne dose d’humour, une part de dérapage incontrôlé – un tremblement créatif enthousiasmant ! Pour ce faire je veux mettre en place une exploration chrono-thématique de l’univers créatif de Gondry, où Michel sera présent et activement mis en scène. Il pourra ainsi passer d’un lieu à un autre sans prévenir, via des transitions visuelles étonnantes (ellipses inattendues, changements de lieux impromptus, irruptions d’images paradoxales), où la réalité glissera pour laisser apparaître le rêve et la magie. Nous nous apprêtons à observer un animal étonnant, chez qui la créativité est toujours en éveil, prête à bondir, et nous devons nous tenir prêts à la saisir ! La simplicité du dispositif et notre proximité amèneront naturellement des digressions, des apartés, des moments comiques ou inattendus. Je sais que Michel se prêtera au jeu avec malice et sera un complice de choix. Par ailleurs, je lui mettrai entre les mains une petite caméra Bolex 16mm qui lui permettra de filmer lui-même pendant le tournage de notre documentaire. Michel connaît par cœur cette caméra et l’utilise très souvent. Ses prises de vues viendront boucler le film sous forme d’un générique de fin inédit, libre et créatif, signé Gondry. Nous utiliserons également les archives innombrables et jouissives à notre disposition : extraits de films, clips, courts-métrages mais aussi des archives inédites et interviews d’artistes qui ont travaillé avec lui. Michel est un caméléon : il est capable, avec talent, de se saisir de multiples formes cinématographiques, des plus grosses productions blockbusters, au film documentaire le plus intimiste, au film d’animation de papier découpé ou au road-movie déjanté avec des amateurs. Je veux montrer dans ce documentaire cette habilité de Gondry à embrasser tous les genres avec toujours l’obsession de surprendre le spectateur et de l’emmener là où il ne l’attend pas. Est-il utile de préciser que dans cette proposition documentaire je ne verserai jamais dans l’imitation de l’inimitable style « gondrien » ? Ma proposition formelle sera certes en écho très direct avec le portrait de Michel et son univers, mais sera personnelle et issue de ma propre sensibilité de réalisateur. Je suis impatient de faire partager l’humour, la singularité et la créativité de Michel Gondry, et de mettre en lumière ses valeurs généreuses, d’humilité et d’humanité, mais mon histoire est liée à Michel et c’est parce que j’en ai un aperçu intime que je ne veux surtout pas faire un film hagiographique. J’ai grandi professionnellement aux côtés de Michel. J’ai l’intention de faire un film avec, plutôt qu’un film sur. En 1990, je termine mes études de cinéma, tout en dévorant, tard dans la nuit, les clips sur les chaines musicales. C’est la grande époque de MTV et la France n’existe pas vraiment sur cette planète. Une nuit, un groupe français me tape pourtant dans l’œil : Oui-Oui. Ni variété franchouillarde, ni rock dépressif, les Oui-Oui chantent en français sans essayer de singer les Américains. Et leurs clips sont réellement originaux, composant un univers unique. Je me souviens précisément du premier concert où je suis allé les voir : j’avais traversé toute la région parisienne pour les rencontrer. Nous avions rapidement sympathisé et je leur avais demandé qui faisait leurs clips. Le batteur du groupe, plutôt en retrait jusqu’ici, m’avait répondu : « C’est moi ». J’avais compris que je ne réaliserai jamais leurs clips mais je venais de rencontrer Michel Gondry. Le courant était bien passé entre nous et, quelques semaines plus tard, nous créions ensemble un fan-club et éditions un petit fanzine, Oui-Oui are the World. Ce fanzine était constitué de romans photos faits maison et de drôles d’interviews. L’ensemble cultivait un goût certain pour l’absurde et la fantaisie. Après avoir terminé mes études de cinéma, je suis retourné voir Michel et je suis peu à peu devenu son assistant. Cette aventure a duré plusieurs années, durant lesquelles j’ai vécu à ses côtés la réalisation de certains de ses clips les plus marquants : Björk / Human Behaviour, Bachelorette – Rolling Stones / Like a Rolling Stone – Massive Attack / Protection – Daft Punk / Around the World. Puis je suis à mon tour devenu réalisateur, notamment de clips, tandis que Michel est devenu l’un des plus grands créateurs de sa génération, recevant même l’Oscar du scénario original pour le film « Eternal Sunshine of the Spotless Mind ». Comment le jeune batteur de Oui-Oui que j’ai connu il y a trente ans est-il devenu l’un des créateurs les plus prolifiques de l’époque ? Comment a‑t-il réussi à s’imposer à Hollywood sans jamais renoncer à son style reconnaissable entre tous ? Quelle est la part de rêves et d’enfance indélébile qui semble éternellement revenir dans ses œuvres ? Et quelle utopie en action se niche dans les créations d’un homme qui peut réaliser un film de super-héros à Hollywood (« Le Frelon vert ») puis adapter un roman réputé inadaptable de Boris Vian (« L’Écume des jours »), qui peut tourner un documentaire sur sa tante institutrice dans les Cévennes (« L’épine dans le cœur ») puis poursuivre une Conversation animée avec Noam Chomsky à New York, avant de prendre ses ciseaux pour réaliser un mini-film d’animation pour Instagram ? Timide, pudique, Michel est longtemps resté caché derrière sa caméra. Il est temps aujourd’hui de la braquer sur lui, avec sa complicité active.
- François Nemeta
En présence du réalisateur François Nemeta les 13 et 16 mars à Montréal et le 14 mars à Québec.
Survol de quelques festivals :
Santa Barbara International Film Festival, États-Unis (2025)
Istanbul Film Festival, Turquie (2024)
São Paulo International Film Festival, Brésil (2024)
Jeonju International Film Festival, Corée du Sud (2024)
Venice Film Festival, Italie (2023)
Santa Barbara International Film Festival, États-Unis (2025)
Istanbul Film Festival, Turquie (2024)
São Paulo International Film Festival, Brésil (2024)
Jeonju International Film Festival, Corée du Sud (2024)
Venice Film Festival, Italie (2023)
Réalisation | François Nemeta |
Scénario | Stéphane Davet, Olivier De Bannes |
Direction de la photographie | David Quesemand |
Montage | Pierre Jond, Thibaut Sève |
Son | Florent Ravalec, Robbie Pugliese, Camille Limousin |
Présent sur ces collections
Séances
• Théâtre Outremont
Jeudi 13 mars 2025, 19:00 — 20:33
• Musée national des beaux-arts du Québec
Vendredi 14 mars 2025, 19:00 — 20:33
• Université Concordia - H110, Pavillon Henry F. Hall
Dimanche 16 mars 2025, 14:30 — 15:57
Réalisation
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François Nemeta
François Nemeta est obsédé par la musique et les images dès son plus jeune âge. Il entreprend des études de cinéma et à sa sortie de l’école, il devient assistant réalisateur, principalement auprès de Michel Gondry, avec qui il teste et apprend de nombreuses techniques. En 1998, il achète une caméra 16 mm et réalise son premier court métrage, rapidement suivi de nombreux clips. Pour Benjamin Biolay, “les Rois de la Convenance”, Alain Souchon ou Modjo, François aime créer un univers visuel à chaque fois différent.
Il est régulièrement sollicité par l’industrie publicitaire pour créer des comédies absurdes, souvent empreintes d’une touche poétique décalée. Des marques internationales lui confient de nombreuses campagnes publicitaires qui marquent les esprits.
François Nemeta réalise également des fictions, où il met en scène des personnages épris de liberté et passionnés, que ce soit pour le rock, les chanteurs morts… ou le patinage de vitesse. Son dernier film “Michel Gondry, Do it yourself” (2023) a été sélectionné au IFF de Venise.
Notes biographiques fournies par l’équipe du film et éditées par Le FIFA
Il est régulièrement sollicité par l’industrie publicitaire pour créer des comédies absurdes, souvent empreintes d’une touche poétique décalée. Des marques internationales lui confient de nombreuses campagnes publicitaires qui marquent les esprits.
François Nemeta réalise également des fictions, où il met en scène des personnages épris de liberté et passionnés, que ce soit pour le rock, les chanteurs morts… ou le patinage de vitesse. Son dernier film “Michel Gondry, Do it yourself” (2023) a été sélectionné au IFF de Venise.
Notes biographiques fournies par l’équipe du film et éditées par Le FIFA
In Bed with Michel Gondry (2023)
Patins (2014)
Now That’s What I Call Music (2012)
Patins (2014)
Now That’s What I Call Music (2012)