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Dans un São Paulo marqué par des décennies de négligence gouvernementale, 120 artistes venant de plusieurs pays différents transforment un immeuble abandonné de 13 étages en “Ouvidor”, le plus grand squat artistique d’Amérique latine. Ce lieu devient le théâtre d’une lutte collective mêlant créativité, résistance et tensions au sein de la troupe. Face à des menaces d’expulsion, les résident·e·s devront surmonter leurs divergences et organiser une “Biennale” audacieuse, un événement artistique de grande envergure. À travers ce projet, le film célèbre la puissance de l’art comme outil de revendication et d’unité, tout en dévoilant les défis d’un collectif en quête de reconnaissance et de liberté.
Présenté dans des festivals internationaux prestigieux, Ouvidor a notamment été primé pour son design sonore au Festival FICPBA en Argentine (2024) et salué pour sa vision subversive au Mostra de São Paulo et au Krakow Film Festival.
Mot de réalisation :
En 2017, j’ai organisé une installation artistique à Ouvidor. Intrigué par cette communauté artistique autogérée, lorsqu’ils m’ont invité à documenter leur Biennale d’Art, j’ai ressenti l’envie de me lancer dans la création de ce documentaire. En tant que réalisateur documentaire, je m’intéresse aux projets qui documentent les mouvements culturels portés par un sentiment de collectivité et de diversité. Dans le cas d’Ouvidor, il est devenu évident que l’opportunité et la responsabilité que je voulais assumer étaient celles de tenter de raconter leur histoire et de transmettre leur voix sous-représentée.
Notre approche a évolué progressivement, respectant les espaces et les rythmes des habitants. Pendant une période de production de 12 mois, notre petite équipe a passé 55 jours immersifs à capturer la vie quotidienne dans le squat d’Ouvidor. À travers la production de clips musicaux et de contenus pour leurs événements, nous avons non seulement soutenu la communauté, mais aussi cultivé un environnement de collaboration et de participation. Tout au long du processus de production, nous avons collaboré activement avec Ricardo Cavalcante, un résident respecté d’Ouvidor qui a assumé le rôle de producteur local. Ses précieuses observations, ainsi que ses retours sur les montages du film, ont approfondi notre compréhension de la dynamique de la communauté et du respect du besoin des habitants de garder leur vie privée sur certaines questions. L’engagement des leaders du mouvement de l’habitat et des défenseurs des droits humains a permis à notre documentaire de résonner avec des causes sociétales importantes.
En tant que réalisateur, j’ai adopté le rôle d’un « auditeur » (« ouvidor » en portugais), créant un environnement où les habitants pouvaient partager leurs récits profonds. Cette approche a renforcé la perspective distincte du documentaire et l’accès à la communauté, car les habitants se sont sentis à l’aise d’être filmés par des personnes extérieures.
Une couche importante du documentaire explore le discours en cours autour de la commercialisation de la production artistique. Alors que certains habitants plaident pour un soutien extérieur et une reconnaissance, d’autres expriment des préoccupations concernant l’éventuelle « élitisation » de leurs expressions créatives. Ce conflit complexe englobe des décisions communautaires qui dépassent une simple résolution. De plus, un thème central explore les tendances à la polarisation de la société, soulignant la nécessité d’une communication efficace et de coexistence face à des perspectives divergentes.
Ouvidor est devenu un acteur central, représentant un éventail de points de vue qui ont fait avancer le récit. La convergence de groupes marginalisés – y compris des personnes des banlieues, des individus LGBTQIA+, des mères célibataires, des immigrants, des communautés noires et d’autres minorités – a mis en lumière une cause commune profondément enracinée dans des luttes historiques et des défis socio-économiques contemporains.
Plutôt que de mettre principalement en avant les problèmes sociaux de leur quotidien, nous avons mis l’accent sur leur résilience, leur détermination et leur capacité à apprendre de leurs expériences, qu’elles conduisent au succès ou à des revers. Mon intention est que le public ne se contente pas de découvrir le microcosme d’Ouvidor, mais qu’il expérimente sa vitalité de première main, éveillant ainsi une passion similaire en lui.
- Matias Borgström
En présence du réalisateur Matias Borgström le 22 mars à Montréal.
Présenté dans des festivals internationaux prestigieux, Ouvidor a notamment été primé pour son design sonore au Festival FICPBA en Argentine (2024) et salué pour sa vision subversive au Mostra de São Paulo et au Krakow Film Festival.
Mot de réalisation :
En 2017, j’ai organisé une installation artistique à Ouvidor. Intrigué par cette communauté artistique autogérée, lorsqu’ils m’ont invité à documenter leur Biennale d’Art, j’ai ressenti l’envie de me lancer dans la création de ce documentaire. En tant que réalisateur documentaire, je m’intéresse aux projets qui documentent les mouvements culturels portés par un sentiment de collectivité et de diversité. Dans le cas d’Ouvidor, il est devenu évident que l’opportunité et la responsabilité que je voulais assumer étaient celles de tenter de raconter leur histoire et de transmettre leur voix sous-représentée.
Notre approche a évolué progressivement, respectant les espaces et les rythmes des habitants. Pendant une période de production de 12 mois, notre petite équipe a passé 55 jours immersifs à capturer la vie quotidienne dans le squat d’Ouvidor. À travers la production de clips musicaux et de contenus pour leurs événements, nous avons non seulement soutenu la communauté, mais aussi cultivé un environnement de collaboration et de participation. Tout au long du processus de production, nous avons collaboré activement avec Ricardo Cavalcante, un résident respecté d’Ouvidor qui a assumé le rôle de producteur local. Ses précieuses observations, ainsi que ses retours sur les montages du film, ont approfondi notre compréhension de la dynamique de la communauté et du respect du besoin des habitants de garder leur vie privée sur certaines questions. L’engagement des leaders du mouvement de l’habitat et des défenseurs des droits humains a permis à notre documentaire de résonner avec des causes sociétales importantes.
En tant que réalisateur, j’ai adopté le rôle d’un « auditeur » (« ouvidor » en portugais), créant un environnement où les habitants pouvaient partager leurs récits profonds. Cette approche a renforcé la perspective distincte du documentaire et l’accès à la communauté, car les habitants se sont sentis à l’aise d’être filmés par des personnes extérieures.
Une couche importante du documentaire explore le discours en cours autour de la commercialisation de la production artistique. Alors que certains habitants plaident pour un soutien extérieur et une reconnaissance, d’autres expriment des préoccupations concernant l’éventuelle « élitisation » de leurs expressions créatives. Ce conflit complexe englobe des décisions communautaires qui dépassent une simple résolution. De plus, un thème central explore les tendances à la polarisation de la société, soulignant la nécessité d’une communication efficace et de coexistence face à des perspectives divergentes.
Ouvidor est devenu un acteur central, représentant un éventail de points de vue qui ont fait avancer le récit. La convergence de groupes marginalisés – y compris des personnes des banlieues, des individus LGBTQIA+, des mères célibataires, des immigrants, des communautés noires et d’autres minorités – a mis en lumière une cause commune profondément enracinée dans des luttes historiques et des défis socio-économiques contemporains.
Plutôt que de mettre principalement en avant les problèmes sociaux de leur quotidien, nous avons mis l’accent sur leur résilience, leur détermination et leur capacité à apprendre de leurs expériences, qu’elles conduisent au succès ou à des revers. Mon intention est que le public ne se contente pas de découvrir le microcosme d’Ouvidor, mais qu’il expérimente sa vitalité de première main, éveillant ainsi une passion similaire en lui.
- Matias Borgström
En présence du réalisateur Matias Borgström le 22 mars à Montréal.
Survol de quelques festivals :
Krakow Film Festival, Pologne (2024)
Curitiba International Film Festival, Brésil (2024)
NeMaf — Seoul International Alternative Film Festival, Corée du Sud (2024)
Festival de Cine de Bogotá, Colombie (2024)
Mostra Internacional de Cinema de São Paulo, Brésil (2023)
Krakow Film Festival, Pologne (2024)
Curitiba International Film Festival, Brésil (2024)
NeMaf — Seoul International Alternative Film Festival, Corée du Sud (2024)
Festival de Cine de Bogotá, Colombie (2024)
Mostra Internacional de Cinema de São Paulo, Brésil (2023)
Réalisation | Matias Borgström |
Scénario | Juliana Borges, Matias Borgström, Ricardo Imakawa, Oswaldo Santana |
Direction de la photographie | Ricardo Imakawa |
Montage | Oswaldo Santana |
Son | Pedro Noizyman, A3pS |
Composition | Luna França |
Animation | Gabriel Bitar |
Présent sur ces collections
Séance
• Musée McCord Stewart
Samedi 22 mars 2025, 17:30 — 18:54
Réalisation
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Matias Borgström
Disponible en anglais seulement
Born in Buenos Aires, Matias Borgström has been a documentary filmmaker for over a decade. He co-founded Salga Filmes, a production company focused on auteur and independent documentaries. He is also a founding member and programmer of Citronela Doc, a festival that annually showcases award-winning and contemporary documentaries on Ilhabela Island, Brazil. “Ouvidor” is Matias’ feature debut as both director and producer. He is currently completing the documentary “Przirembel” and filming his third feature film.
Notes biographiques fournies par l’équipe de film
Born in Buenos Aires, Matias Borgström has been a documentary filmmaker for over a decade. He co-founded Salga Filmes, a production company focused on auteur and independent documentaries. He is also a founding member and programmer of Citronela Doc, a festival that annually showcases award-winning and contemporary documentaries on Ilhabela Island, Brazil. “Ouvidor” is Matias’ feature debut as both director and producer. He is currently completing the documentary “Przirembel” and filming his third feature film.
Notes biographiques fournies par l’équipe de film
Quelques films :
Buitres (2023)
Jardim (2021)
Quarto (2020)
Congueiros (2019)
Vinte anos de Dança (2018)
Buitres (2023)
Jardim (2021)
Quarto (2020)
Congueiros (2019)
Vinte anos de Dança (2018)