Schlafsand

Présenté en salle uniquement.

Ce film fait partie de la Carte Blanche Rien à voir : Filmer le vide, l’absence, l’invisible.

La terre tremble. L’air scintille. Le chant du heavy metal nous berce de manière séduisante dans un sommeil perpétuel. Bien à l’abri, sous des linceuls blancs, une rivière impétueuse s’écoule. La marée froide et roulante emporte-t-elle le sable doux et collant du sommeil ? La fumée au loin transfigure la vue. Une réflexion sur notre être, agissant et refusant de s’en rendre compte. Un voyage en images, des sommets des montagnes à un glacier suisse mourant, à la ville, au plus profond de la mine à ciel ouvert de Hambach, où les moteurs des excavatrices à charbon cliquettent sans cesse.

Mot de réalisation :
Schlafsand est un objet ou une réflexion d’une réalité perçue subjectivement et des émotions ressenties à une époque marquée par le changement climatique, la guerre et la crise énergétique. Une réalité dans laquelle nous pouvons avoir le sentiment que quelque chose est fondamentalement déréglé.
On peut s’étonner de la quantité de faits qu’il faut rassembler pour attirer l’attention sur un problème. Et malgré les preuves, en tant que société, nous avons tendance à ne réagir que lorsque la menace se trouve juste à notre porte.
Avec ce film, je cherche à capturer des instants en images qui, au premier regard, peuvent sembler accablants, tout en représentant simultanément un quotidien inchangé à travers différents lieux. Ce quotidien soulève des questions persistantes et m’amène à me demander combien de temps encore nous allons continuer à somnoler, plongés dans la solitude que nous avons nous-mêmes créée, avant de réaliser que nous sommes tous dans le même bateau.
-Elias Bötticher