Shame

Ce film sera présenté lors de l’événement La Nuit de la danse le 21 mars 2025 au Théâtre Outremont.

Au XIXe siècle, dans la région du Levant, Salma Zahore, participe, avec ses parents et ses voisins, à une séance photo utilisant la technique de la longue exposition. À la fin de celle-ci, Salma décide d’enlever son manteau, dévoilant son corps, inconsciente du chaos provocateur que ce geste, elle se retrouve confrontée à la honte par le regard de son entourage. Cette action, perçue comme un acte de défi ou de transgression, met en lumière les tensions liées à la liberté individuelle, et aux normes sociales de l’époque.
Un beau court-métrage qui allie la danse et la mode.

Mot de la réalisation :
Dans ce film intitulé Shame, le concept complexe de la honte est exploré dans le contexte de la culture arabe, en s’intéressant particulièrement à son influence sur les normes sociales, les rôles de genre et les expressions identitaires. Le mot honte est couramment utilisé dans le monde arabe pour imposer une norme sociale à ne pas transgresser dans diverses situations, au point que la honte est omniprésente dans notre environnement.
Se déroulant dans des scènes reconstituées du XIX ? siècle dans la région du Levant, le film adopte un format vertical (9:16) afin de respecter le ratio des photos de cette époque, renforçant ainsi l’authenticité du récit. Il introduit également une perspective moderne et queer, remettant en question les récits traditionnels et les attentes culturelles.
L’histoire suit Salma Zahore, qui incarne différentes figures représentant divers rôles et attentes sociétales. À travers ses interactions avec elle-même, ses voisins et les membres de sa famille, le film explore les frontières rigides imposées par le concept de honte et les conséquences de leur transgression.
L’utilisation de voix transformées par intelligence artificielle confère une dimension surréaliste et futuriste au récit, soulignant la pertinence intemporelle des thèmes abordés. Alors que Salma se dépouille progressivement, à la fois métaphoriquement et littéralement, pour révéler son véritable moi, les réactions sociétales s’intensifient dans un drame excessif, illustrant la tendance à exagérer des transgressions mineures au nom de la honte.
À travers cette exploration artistique, le film invite les spectateurs à repenser leur perception de la honte, des attentes sociales et de l’évolution des identités culturelles. Il remet en cause l’usage de la honte comme outil de contrôle social, tout en célébrant l’individualité et la diversité des expressions identitaires humaines.
- Hadi Moussally