22.10.2025
Philippe U. del DRAGO, lauréat du PRIX SAMUEL DE CHAMPLAIN 2025
Hommage à la diplomatie culturelle entre la France et le Canada
C’est avec honneur que Philippe U. del Drago, directeur général et artistique du Festival International du Film sur l’Art (Le FIFA), s’est vu remettre le Prix Samuel de Champlain, le 20 octobre dernier.
Décerné par l’Institut France-Canada avec l’appui de la Fondation Macdonald Stewart, ce prix distingue chaque année des personnalités françaises et canadiennes qui contribuent de manière exceptionnelle au dialogue culturel entre les deux pays.
En recevant cette distinction, Philippe U. del Drago rejoint un cercle prestigieux de lauréats qui ont marqué les échanges culturels franco-canadiens, parmi lesquels Frank Bondoux et Thomas-Louis Côté (2024), Sabrina Ratté et Valérie Hasson-Benillouche (2023), Michel Goulet et François Massut (2022), Marie-Nicole Lemieux et Michel Franck (2021), Joséphine Bacon et Marc-Antoine Mahieu (2019), Ariane Mnouchkine et Wajdi Mouawad (2018), Nancy Huston (2016), Marie Chouinard (2014), Nathalie Bondil (2013), Robert Carsen (2009), Denys Arcand et Patrice Leconte (2008), Robert Lepage (2005), Charles Aznavour (2004), Hubert Reeves (2002) ou Bernard Pivot et Claudette Hould (2003).
À la tête du FIFA depuis 2018, Philippe U. del Drago a transformé l’institution montréalaise en un laboratoire international du dialogue entre art, cinéma et société. Visionnaire et stratège, il a assuré son repositionnement, modernisé sa structure et déployé une ambitieuse stratégie de rayonnement mondial.
Sous sa direction, le FIFA a affirmé une identité inclusive et ouverte sur le monde, tout en innovant avec la création d’ARTS.FILM. Il conçoit le FIFA comme un écosystème complet — festival, diffusion, développement professionnel et philanthropie — ancré dans des valeurs d’équité, de diversité et de durabilité.
Pour Philippe U. del Drago, cette reconnaissance consacre autant le travail collectif du FIFA que la puissance du cinéma comme vecteur d’empathie et de paix entre les peuples.
DISCOURS D’ACCEPTATION
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Chers ami.e.s,
C’est avec un grand plaisir et une profonde reconnaissance que j’accepte de recevoir le Prix Samuel de Champlain, conjointement à Monsieur Collier. C’est un honneur pour moi et pour le Festival International du Film sur l’Art.
Ce Prix prend racine dans le terreau d’une amitié indéfectible : l’amitié entre le Canada et la France. Evidemment, je ne vous ferai pas l’affront de vous faire penser que j’ai l’ambition de vous convaincre des vertus de l’amitié et de la diplomatie, car j’ose croire que si nous sommes ici rassemblés ce soir, c’est par conviction que nos échanges culturels et artistiques, offrent des terrains favorisant la paix et le développement de nos pays respectifs.
Alors que nous sommes témoins de l’effondrement de l’ordre mondial, et des insécurités géopolitiques inhérentes à la situation que nous traversons, il est de notre devoir de nous rappeler que la diplomatie culturelle a la vertu de conserver les canaux de communication ouverts et de mettre en place des terrains propices à l’échange, à la discussion et à la négociation.
Alors aujourd’hui, célébrons le cinéma comme arme de diplomatie massive.
Le cinéma est une fenêtre vers l’autre. Lorsque la salle s’éteint, lorsque l’image apparaît, on plonge dans une dimension différente, qui nous invite à explorer les méandres de l’esprit humain, et de cette projection, de cette compréhension de l’autre que le cinéma permet, se développe l’Empathie.
Cette empathie, bien qu’elle soit une expérience fondamentalement subjective, permet d’accroître les perspectives par lesquelles nous abordons les situations, les contextes, l’étrange, l’étrangeté, l’étranger, l’autre. Et l’autre n’est plus étrange, car par la fenêtre du cinéma imaginaire et par la lentille de l’esprit cinéaste, l’autre est un peu entré en nous.
Le Festival International du Film sur l’Art se fonde sur ces principes. Étant le plus grand et le plus ancien festival de films sur l’art et films d’art au monde, le FIFA porte une responsabilité à la mesure de son envergure : offrir une tribune à la pluralité des regards, des sensibilités et des cultures qui composent aujourd’hui le paysage mondial de l’art. Chaque année, ce sont plus de 200 films qui y sont proposés en provenance de plus de 40 pays. Ce sont autant de voix et d’imaginaires qui convergent à Montréal, autant de rencontres internationales lors desquelles se forgent amitiés et regards croisés entre cinéastes, mais aussi architectes, chorégraphes, peintres, concepteurs et conceptrices, musicien.ne.s et artistes de tous univers. Ce sont tant des invité.e.s de prestige tels que, par exemple, pour la France, Le Centre Pompidou, l’Opéra de Paris, l’Institut du Monde arabe, Le Fresnoy, Le Musée du Louvre, Les Rencontres du Film d’Art de Saint- Gaudens, bientôt la Villa créative d’Avignon mais aussi de nombreux artistes de la relève, des diversités culturelles auxquels le FIFA donne la parole. Et cette parole offerte participe au développement d’inter-empathies qui alimentent les relations et les imaginaires entre nos peuples.
(…)
Aujourd’hui, l’amitié inaltérable entre nos pays doit servir de moteur au déplacement du centre de gravité de la politique internationale. Du Canada aux Amériques, dont les pluralités n’ont jamais été aussi essentielles à souligner, et de la France à une Europe en mutation. Ensemble soyons porteurs d’un ordre décentralisé, désaxé, à l’écoute et faisant place à des richesses émergentes ou auparavant négligées.
Et si les traités internationaux peuvent être abrogés, les ententes commerciales révoquées, les alliances se transformer, la diplomatie culturelle, elle, bâtit des ponts basés sur l’amitié, l’empathie et le sensible que ni le temps ni les politiques ne peuvent effacer.
(…)
Merci aux membres du Jury du Prix,
Merci aux membres du Conseil d’Administration du FIFA, dont certains membres sont ici présents. Je tiens particulièrement à remercier notre Président, le Docteur Nicolas Chevrier, pour son courage et son amitié.
Merci
Je voudrais également avoir une pensée spéciale pour René Rozon, fondateur du festival qui n’a pas pu être des nôtres ce soir.
Mesdames et Messieurs,
Distingué.e.s invité.e.s,
Chers ami.e.s,
Merci.
Soulignons que le prix a également été remis à Ben Collier, président du Festival du film canadien de Dieppe.
Cet événement vient souligner un automne particulièrement remarqué pour le FIFA qui aura présenté des films dans les plus grands centres culturels du monde dont la GALERIE NATIONALE DE SINGAPOUR (4 au 14 septembre : projections de films québécois de danse), la plateforme espagnole CAIXAFORUM+ (19 septembre au 19 octobre : programme spécial de films d’artistes basés à Montréal), le PALAZZO GRASSI DE VENISE (2 au 5 octobre : série de films mettant en lumière le patrimoine culturel et la résilience à travers le monde), le CENTRE CULTUREL CANADIEN À PARIS (9 octobre : programme de courts métrages « AUTOCHTONIES DES AMÉRIQUES », présentant la richesse et la diversité des créations cinématographiques issues des communautés autochtones à travers le continent américain).