
05.04.2025
MOMENTS FORTS DE LA 43e ÉDITION DU FIFA
Crédit photo : Maryse Boyce
182 films, un premier OFFFFFFFIFFFFFFFA déjanté à souhait, une Nuit de la danse toujours aussi rassembleuse, des histoires venues de 42 pays différents, un concert visuel d’Horizonte en Fuga captivant, un film d’ouverture sur les traces de Michel Gondry qui a buzzé le public de Montréal et Québec, des journées professionnelles d’une immense richesse avec des invité.e.s de marque venu.e.s de partout dans le monde pour souligner l’importance capitale de FIFA CONNEXIONS, un public plus nombreux que jamais en salle comme en ligne, des échanges, des réflexions, des découvertes, des rencontres, du partage, du dialogue, LA FÊTE ! C’est tout ça qu’on retiendra de cette 43e édition qui fût grandiose, émouvante, hors des frontières et avant tout, profondément humaine.
Comme le disait si bien Philippe U. del Drago, directeur général et artistique du FIFA dans son mot d’ouverture : À nous le monde !
Voici quelques moments forts de cette aventure, qui, nous le savons, vous donneront envie de rêver à la prochaine édition du FIFA qui se tiendra du 12 au 22 mars 2026 en salle et du 20 au 29 mars 2026 en ligne, sur notre plateforme ARTS.FILM.

DES RENCONTRES QUI MARQUENT
Cette 43e édition a été l’une des plus riches en échanges : jamais autant de cinéastes d’ici et d’ailleurs n’avaient répondu à l’appel du FIFA. Chaque projection devenait le point de départ d’un dialogue unique avec le public, porté par des Q&A inspirants, des regards croisés et des conversations inoubliables. Des rencontres qui ont fait vibrer le festival bien au-delà de l’écran.

AUX CONFINS DE L’ART ET DE LA DIPLOMATIE
Encore une fois cette année, le FIFA a brillamment illustré le pouvoir de l’art comme vecteur de dialogue international. Avec notamment Horizonte en fuga, performance audiovisuelle immersive imaginée par le collectif chilien Delight Lab, le public a pu voyager jusque dans les abîmes les plus mystérieux de l’univers. Un hommage poétique aux découvertes scientifiques de l’ALMA, radiotélescope géant observant les ondes millimétriques, installé dans le désert d’Atacama dans le nord du Chili, fusionnant sons célestes et visuels envoûtants.

Le GRAND 5 à 7 de la 43e édition, quant à lui, a rassemblé artistes, diplomates et professionnel·le·s de la culture dans un moment de célébration et de partage au MEM – Centre des mémoires montréalaises. Un rendez-vous d’exception placé sous le signe de la diplomatie culturelle et de l’amitié entre les peuples.

CONNEXIONS EN ACTION
En plein essor, les journées professionnelles de FIFA CONNEXIONS continuent de foisonner grâce à l’engagement croissant de participant·e·s et partenaires passionné·e·s, désireux·ses de contribuer à des journées uniques, porteuses de sens et d’espoir en l’avenir. Positionnées au carrefour innovant du monde des arts et de la culture, favorisant un dialogue dynamique et ouvert, ces journées qui se déclinent en conférences, tables rondes, ateliers et projections se distinguent comme un espace inclusif, accueillant une variété de voix et de perspectives.
FIFA CONNEXIONS, c’est une occasion privilégiée de créer et cultiver des contacts précieux de la sècne locale et internationale pour les diffuseur·euse·s et producteur·trice·s culturel·le·s, les artistes, les gestionnaires de plateformes, les directeur·trice·s de festivals et toutes celles et ceux qui participent à cet écosystème culturel.

LA NUIT DE LA DANSE
Le Théâtre Outremont a été, une nouvelle fois, le témoin d’un marathon de projections aussi éclectiques qu’émouvantes. Courts-métrages et vidéodanses ont vibré au rythme d’une programmation audacieuse, réunissant artistes d’ici et d’ailleurs. De la puissance chorégraphique de Chorale à la délicatesse d’À bras le corps, chaque œuvre a célébré le corps en mouvement comme un langage universel. Une nuit immersive, généreuse, où la danse a fait battre le cœur du FIFA.

LA NUIT DU COURT
Expérimentale, poétique, engagée : la Nuit du court a offert une traversée intense à travers plus de vingt courts-métrages venus des quatre coins du monde. En partenariat avec Courts d’un soir, cette soirée au Pavillon Henry F. Hall de Concordia a célébré le format court dans toute sa richesse narrative et plastique.
De la réinvention d’icônes culturelles à l’exploration de mondes intimes ou dystopiques, chaque œuvre a repoussé les limites de l’art cinématographique avec audace. Une nuit foisonnante, où l’imaginaire se déploie en fragments lumineux et résonne longtemps après les dernières images.

DES CARTES BLANCHES DE PRESTIGE
Fidèle à sa mission de décloisonner les formats, les cultures et les imaginaires, Le FIFA a une nouvelle fois ouvert ses écrans à des regards curateurs. Cette 43e édition a donné carte blanche à des voix fortes, explorant les marges du visible, la mémoire expérimentale et les ponts poétiques entre territoires.
Carte blanche au Centre Pompidou : quel honneur ce fut que d’avoir pu recevoir trois programmes thématiques dont les films sont issus des collections du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, à Paris, une création signée Jonathan Pouthier, Responsable de la programmation de la collection des films au musée. Du road trip chez Sophie Calle à l’essai documentaire de Joëlle de la Casinière, en passant par le cinéma structurel de Djouhra Abouda et Alain Bonnamy ou encore la performance filmée d’Andrew Kötting , la question de la représentation – de soi, de l’autre ou de l’ailleurs — ont traversé en filigrane ces trois séances conçues majoritairement autour d’acquisitions récentes. Brillant !
Avec Rien à voir : Filmer le vide, l’absence, l’invisible, Paul Rothé a proposé un programme en clair-obscur où le cinéma devient matière à ressentir l’indicible. De Marguerite Duras à Elias Bötticher, cette séance a fait dialoguer les silences et les fantômes du réel, entre Paris spectral et images en négatif.
Parcours / Pathways, imaginée par Jean-Claude Bustros à l’occasion des 50 ans de l’Université Concordia, retraçait les filiations du cinéma expérimental montréalais. Des œuvres d’avant-garde culte aux explorations récentes, cette carte blanche a souligné l’influence durable de Concordia dans l’histoire du cinéma indépendant.
Enfin, Isabella Cichero a célébré les 80 ans du Nobel de Gabriela Mistral avec Migrer les Idées, un hommage vibrant à la puissance de la parole poétique et de l’engagement culturel. Cette programmation a élargi l’horizon du festival en faisant résonner les voix du Sud avec délicatesse et détermination.
Des cartes blanches comme autant de fenêtres ouvertes sur d’autres manières de voir, de sentir, de transmettre.

AUTOCHTONIES DES AMÉRIQUES
Pour sa 43e édition, Le FIFA a inauguré un projet qui lui tenait à cœur depuis de nombreuses années : Autochtonies des Amériques. Initiative ambitieuse et transcontinentale portée en collaboration avec les festivals Fotogenia (Mexique), Dart (Chili) et ARCA (Uruguay), son objectif était de célébrer la vitalité du cinéma autochtone à travers une programmation construite main dans la main avec les artistes et commissaires issus des Premiers Peuples des Amériques.
Du Canada au Chili, en passant par l’Uruguay, le Mexique, les États-Unis et le Brésil, cette première édition a révélé une mosaïque de récits puissants, où traditions et formes contemporaines s’entrelacent pour redonner voix, mémoire et souffle aux territoires.
Pensé comme un projet itinérant, Autochtonies des Amériques vivra toute l’année au sein de nos festivals partenaires. Une invitation renouvelée à écouter, voir et transmettre autrement.

FILMS D’ICI
Cette année encore, la collection Films d’ici fut un pilier essentiel de notre programmation : un hommage vibrant aux cinéastes de chez nous, à leurs regards singuliers, à leurs récits puissants.
Chaque séance fut un moment de partage, portée par des échanges riches entre artistes et un public attentif, curieux, engagé et sensible. Une occasion de découvrir des œuvres profondément humaines, enracinées dans notre territoire et ouvertes sur le monde.
Parmi les films présentés, plusieurs ont particulièrement marqué les esprits :
🎬 Cozic d’Étienne Desrosiers et Céline B. La Terreur
🎬 L’Avenir d’Emmanuel Schwartz (Prix du meilleur long-métrage- compétion nationale)
🎬 Le temps de François Delisle
🎬 R. Roussil, le cul par terre de Maxime-Claude L’Écuyer
🎬 So Surreal : Behind the Masksde Neil Diamond et Joanne Robertson (Mention spéciale — catégorie long-métrage, compétition nationale)
🎬 À la lumière du soir de Fernand Dansereau
Mais ce ne sont là que quelques exemples parmi une vaste sélection toute aussi forte et inspirante. À travers cette collection, le FIFA affirme plus que jamais son engagement envers les artistes locaux, dont la sensibilité, l’audace et la créativité méritent d’être célébrées. Merci aux cinéastes pour leur confiance, et au public pour son amour, sa curiosité et sa belle présence.

LA MUSIQUE AU FIFA
Quel bonheur d’avoir pu célébrer la musique sous toutes ses formes à travers cette collection vibrante, audacieuse et généreuse ! La musique, qu’elle soit expérimentale, populaire, orchestrale ou électronique, s’est révélée être un vecteur puissant d’émotion, de mémoire et de lutte.
Certaines œuvres ont particulièrement marqué les esprits cette année :
🎼 Flore Laurentienne à Saint-Pacôme de Guillaume Monette nous a transportés dans l’univers sensible et contemplatif de Mathieu David Gagnon, dans une performance intimiste qui reliait avec poésie paysages sonores et nature québécoise.
🎤 Antoine Corriveau : Pastorale + Oiseau de nuit de Francis Leclerc a proposé une expérience hybride et immersive, mêlant musique et science-fiction introspective.
🎧 DJ Mehdi : Made in France de Thibaut de Longeville a fait vibrer la salle avec l’histoire fulgurante d’un pionnier du beatmaking, entre hip-hop français et musique électro.
🥁 Soundtrack to a Coup d’Etat de Johan Grimonprez, récompensé du prix du Meilleur Essai, a bouleversé par son récit mêlant archives, jazz et luttes postcoloniales.
🎬 Michel Gondry, Do It Yourself de François Nemeta, enfin, nous a plongé dans l’univers créatif d’un géant du clip et du cinéma, où chaque image devient rythme, invention et poésie.(Prix du Meilleur portrait — FIFA 43)
🎻 Beethoven’s Nine : Ode to Humanity de Larry Weinstein. Ode intemporelle à la fraternité humaine, a offert un souffle épique, tout en questionnant l’héritage complexe de ce chef‑d’œuvre.
Mais ces films ne sont qu’un aperçu de la richesse de cette collection. Ils ont été accompagnés par bien d’autres œuvres tout aussi impressionnantes, qui ont su provoquer des échanges précieux avec le public et les artistes présents. Cette diversité de propositions, de formats, de sensibilités et de cultures nous rappelle combien la musique est une source infinie d’histoires à écouter, à voir et à ressentir.

L’ARCHITECTURE AU FIFA
Le FIFA 43 a fait une place de choix à l’architecture avec une collection foisonnante de films qui ont su captiver les publics par leur regard sensible sur l’espace, la matière et la manière d’habiter le monde. Mais c’est sans aucun doute la présence exceptionnelle du duo Bêka & Lemoine qui a sonné un grand coup !
Le festival a profité de leur visite pour leur remettre un Prix Hommage, saluant un travail cinématographique qui, depuis plus de 15 ans, réinvente la manière de filmer l’architecture.
En plus de nous avoir fait le cadeau immense d’une classe de maître dont le sujet était : Filmer l’architecture, ils sont généreusement venus nous présenter leur film The Sense of Tuning, en première nord-américaine, au Centre Canadien d’Architecture, offrant une plongée poétique et spontanée dans l’univers de l’architecte Bijoy Jain et de Mumbai. Le public a pu ainsi découvrir leur approche sensible, intuitive, à la frontière de l’expérience performative et du documentaire.
La collection complète en architecture a permis d’explorer les relations entre l’espace, le corps et l’image à travers des regards d’artistes d’ici et d’ailleurs, confirmant l’importance de ce champ dans la programmation du FIFA.
Des discussions riches avec le public, des échanges inspirants avec des architectes, cinéastes et penseur·euse·s ont nourri cette section, qui a brillamment montré que l’architecture, filmée avec finesse, peut devenir un langage universel de sensations et d’idées.

UNE OUVERTURE QUI FAIT DES ÉTINCELLES
Le FIFA 43 a démarré en force avec une soirée d’ouverture à la croisée de l’imaginaire et de l’engagement. Le court-métrage Consentir à d’Agathe Feoux (France) a bouleversé par sa poésie politique et sa réflexion percutante sur l’algorithme et le consentement, tandis que Michel Gondry, Do It Yourself de François Nemeta (France) a plongé le public dans l’univers fantasque et visionnaire de ce génie.
En présence des deux cinéastes, les salles de Montréal et Québec ont affiché complet et donné le ton à cette fabuleuse 43e édition !

CLAP DE FIN EN BEAUTÉ
C’est au Cinéma du Musée que s’est clôturée cette 43e édition du FIFA, avec la projection du film Une journée (extra) ordinaire, 24h à l’Opéra Garnier de Priscilla Pizzato. Ce documentaire immersif, poétique et rythmé a offert un dernier voyage fascinant au cœur de ce lieu mythique, en nous plongeant au plus près de celles et ceux qui le font vivre.
La salle était comble, l’émotion palpable pour cette occasion unique de pénétrer dans ce lieu mythique et les échanges qui ont suivi la projection ont prolongé ce moment de grâce… avant de laisser place à un cocktail chaleureux et festif. Un dernier verre, un dernier sourire et déjà l’envie de recommencer.