Mot de la direction artistique

Le FIFA – 41e édition
Vivez la 41e édition en salle du 14 au 26 mars 2023 et en ligne du 24 mars au 2 avril 2023 !
Le Festival International du Film sur l’Art (Le FIFA) fête sa 41e édition à Montréal et à Québec du 14 au 26 mars prochains en salle et du 24 mars au 2 avril en ligne. Architecture, photographie, peinture, théâtre, cinéma, danse, musique… Documentaires, courts-métrages, fictions, captations… Le plus important festival du film sur l’art vous émerveillera à nouveau avec des œuvres éclectiques d’ici et d’ailleurs, qui satisferont autant les cinéphiles les plus aguerris qu’un public plus large à la recherche de découvertes culturelles et artistiques en tout genre. En plus de cette programmation, assistez également à nos événements spéciaux comme nos projections en extérieur, nos rencontres professionnelles, nos fêtes et plus encore.
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Mot de la direction artistique, Philippe U. del Drago
OSEZ LE MERVEILLEUX
Pour sa 41e édition, Le FIFA a sélectionné plus de 220 films de 49 pays. Chaque année, c’est un bonheur infusé de vertige que de recevoir un millier de soumissions et de se lancer en équipe, avec méthode et acuité, à une sélection d’exception. Ensemble, nous prenons humblement le pouls des films proposés, des enjeux et actualités qu’ils incarnent et découvrons une mine sans cesse renouvelée d’artistes, de cinéastes et d’expressions artistiques qui nous transportent au grand cœur de la création.
Avec vous, nous aspirons à partager le meilleur du film sur l’art et du film d’art. Cette année, les cinéastes et artistes de notre programmation explorent de nouvelles voies, offrant un Regard Merveilleux qui s’éloigne du quotidien. Ce Regard Merveilleux est héritage et potentiel, il questionne notre volonté, notre pouvoir et nos actions. Bien qu’il ne soit pas toujours lumineux, il se dirige autant sur les plus anodins aspects de la vie que vers les plus significatifs, invitant le meilleur de notre humanité à s’exprimer. Il nous rappelle que nous avons la capacité de changer les choses, de faire des choix neufs et nous invite à entamer un voyage dans l’extraordinaire.
Le voyage s’amorce avec deux films d’ouverture : Inside My Heart de Saskia Boddeke est un drame baroque écrit en vers avec des acteurs et actrices professionnelles ayant une déficience intellectuelle. Pendulum de Manuel Mathieu évoque la recherche d’un équilibre entre le passé et le futur incertain des peuples noirs.
Puis, des escales immanquables parcourent la programmation : Carmen, librement inspirée de l’œuvre de Prosper Mérimé, est la première fiction de Benjamin Millepied, chorégraphe et ancien directeur de la danse à l’Opéra de Paris ; une Carte blanche au Cirque du Soleil qui présentera exceptionnellement une sublime captation de Ô ainsi qu’une série de courts-métrages en première mondiale ; une programmation de l’Institut du monde arabe de Paris autour de documentaires et de films d’artistes queers ; une soirée autour de Jean Paul Riopelle ; le film Au-delà du papier d’Oana Suteu Khintirian qui interroge les relations entre mémoire digitale et matérielle et Zorn III (2018−2022) de Mathieu Amalric qui suit le parcours de Barbara Hannigan pour maîtriser une nouvelle pièce que Zorn a écrite pour elle et le pianiste Stephen Gosling. Le film de Liam Gillick et Gelatin, Stinking Dawn, est une critique acerbe et provocante du milieu de l’art contemporain dans lequel quatre entrepreneurs, snobs et pathétiques, tentent de se maintenir à flot dans une dystopie capitaliste « post-gauchiste » en passant leur temps libre dans un groupe de rock : un film qui ne laissera personne indifférent. Dans la section FIFA Expérimental, voyez un focus sur l’artiste multidisciplinaire Michael Snow, qui nous a quittés le 5 janvier dernier et qui nous laisse une œuvre magistrale ; en présence de Peggy Gale, compagne de l’artiste et commissaire.
Prochaine étape du périple, la deuxième édition de La Nuit de la danse rassemblera 28 films, dont 19 films d’ici, lors d’un marathon de plus de sept heures de projection ! Ces courts-métrages dansés, dans lesquels le Québec s’illustre à l’international et qui témoignent de la vitalité d’un milieu qui fait corps avec le cinéma.
Le merveilleux, c’est inévitablement la découverte, la confrontation avec de nouvelles connaissances et histoires qui transforment le regard. Ici, nous vous proposons de découvrir : dans la province du Hunan en Chine, un système d’écriture exclusivement utilisé par les femmes ; le premier orchestre exclusivement féminin d’Afghanistan ; l’histoire d’Anita Lasker-Wallfisch qui a survécu à Auschwitz parce qu’elle était violoncelliste ; George A. Walker, graveur de mots sur bois et éditeur ; la naissance de l’art il y a 45 000 ans chez les Sapiens ; Jason Logan, un des grands fabricants canadiens d’encres, notamment utilisées pour le tatouage ; Matohu, une marque qui revisite le kimono traditionnel au Japon ; la redécouverte des chants funèbres traditionnels polonais dans des arrangements contemporains, soulignant l’importance de ne pas essayer d’éliminer la mort et le deuil de nos vies, mais plutôt d’apprendre à les accepter comme une partie naturelle de l’expérience humaine ; ou encore l’univers des fans à travers ceux et celles qui collectionnent tout objet à l’effigie du Pape Jean-Paul II, d’Elvis Presley ou encore de Lady Diana.
En architecture, il y aura un des plus importants architectes thaïlandais, Boonserm Premthada, dans la lentille du duo de renom Bêka & Lemoine ; l’exploration du travail de l’architecte américain Charles Benninger par Etienne Desrosiers ; le combat de l’architecte basé à Kiev, Florian Yuriev ; la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement dans les yeux d’Alain Baril et de Ginette Petit ; la construction de l’Alhambra de Grenade ; le groupe d’architectes radicaux florentins 9999 et le potentiel révolutionnaire et participatif de l’habitat en kit.
L’image et la caméra seront également présentes par le cinéma (avec des portraits de Jane Campion, Jean-Paul Belmondo ou encore Romy Schneider) et par la photographie (Steve McCurry, Sabine Weiss, Thomas Hoepker, Eadweard Muybridge et Gian Paolo Barbieri).
En musique, vous découvrirez : les coulisses de la création d’Heiner Goebbels, A House of Call, au Philharmonique de Berlin ; dans Chercheurs d’orgues, la quête des orgues les plus extraordinaires d’Europe ; le Quatuor Arod, un des plus brillants de sa génération, au répertoire qui s’étend de Mozart à Bartok en passant par Debussy et Kurtág. Vous suivrez la cheffe brésilienne Simone Menezes dans sa recherche de la spiritualité dans la musique et l’immense compositeur, architecte et ingénieur, Xenakis qui a été un précurseur de l’informatique musicale, du spectacle son et lumière, et du concert spatialisé.
Il y aura aussi un documentaire sur le groupe canadien ASD band, composé de quatre musiciens autistes ; un splendide portrait d’Annie Lennox ; et l’histoire de Samuel et Isaac, deux jeunes réfugiés sud-soudanais vivant en Ouganda et poursuivant leur rêve musical.
Dans le monde des arts visuels et des musées, vous aurez accès aux coulisses de la création de l’exposition Vermeer qui se tient présentement au Rijksmuseum d’Amsterdam ; vous découvrirez la vie de Charlotte Salomon à travers sa collection de 1300 peintures ; vous explorerez l’histoire méconnue des Juifs d’Orient à l’occasion de l’exposition qui leur a été consacrée à l’Institut du monde arabe de Paris ; dans son dernier documentaire, le célèbre scénariste Jean-Claude Carrière voyage à travers l’Espagne pour vous partager son admiration du peintre Francisco de Goya ; enfin, Titian. The Empire of Colour lève le voile sur la production du peintre officiel de la Sérénissime du XVIe siècle.
En danse, vous découvrirez l’héritage de Pina Bausch ; l’univers de Zab Maboungou, directrice de la compagnie montréalaise Nyata Nyata ; la collaboration entre Robyn Orlin, chorégraphe sud-africaine, la chanteuse Camille et le chœur zoulou Phuphuma Love Minus. Dans mes yeux de Philippe Meunier pose un regard intime sur des artistes atypiques et neurotypiques à travers cinq histoires chorégraphiques ; Broken Mirrors suit le travail du chorégraphe Bouziane Bouteldja qui part des histoires personnelles des interprètes pour explorer les thèmes des identités et du regard de l’autre dans l’image de soi ; aussi, vous pourrez suivre le processus de Frédéric Liver qui tente d’apprivoiser le Boléro de Maurice Béjart. N’ayant jamais dansé de sa vie, cette nouvelle quête vient remplir son quotidien jusqu’à l’accomplissement de cette performance.
Les Cartes blanches du FIFA déplacent le regard et offrent à des artistes et à des commissaires un espace d’expression et de partage qui ouvrent les portes à la découverte et au dialogue : Andreina Aveledo (film sur Miúcha, la voix de la Bossa Nova). Naël Jammal (sélection sensible de films sur le cirque), Fatima Zahra-Lakrissa (films d’artistes marocains), Sanghoon Lee (panorama de courts-métrages sud-coréens), Badewa Ajibade (films sur des artistes d’Afrique subsaharienne) et Stéphane Nepton & Andrea Gonzalez (sélection de courts-métrages sur les enjeux identitaires).
Enfin, un programme de conférences et de journées de réflexion se tiendra en première semaine de festival. Je soulignerai particulièrement la tenue du Symposium international des festivals de films sur l’art le 15 mars, en présence de plus d’une douzaine de festivals. À cette occasion, le Prix hommage du FIFA sera remis au Beirut Art Film Festival. Aussi, une journée dédiée à l’entrepreneuriat féminin dans le milieu des arts et de la culture se tiendra le 16 mars.
Nous vous souhaitons un merveilleux voyage.